Sédiments hétérogènes hébergeant le polychète tubicole Sabellaria spinulosa en grande abondance. Cette espèce forme typiquement des agglomérats peu structurés de tubes qui donnent une matrice de sable, de gravier, de vase et de tubes sur le fond. L’endofaune comprend des espèces de polychètes typiques de la zone subtidale telles que Protodorvillea kefersteini, Pholoe inornata, Harmothoe spp., Scoloplos (Scoloplos) armiger, Mediomastus fragilis, Lanice conchilega et des cirratulidés, ainsi que le bivalve Abra alba, et des amphipodes tubicoles tels que Ampelisca spp. L’épifaune comprend diverses espèces de bryozoaires, dont Flustra foliacea, Alcyonidium diaphanum et Cellepora pumicosa, ainsi que des vers tubicoles à tube calcaire, des pycnogonides, des bernard‐l’hermite et des amphipodes. Les récifs formés par Sabellaria consolident les sédiments et permettent à d’autres espèces absentes des habitats adjacents de s’installer, ce qui donne une biocénose diversifiée d’espèces de l’épifaune et de l’endofaune. Le développement de ces récifs est favorisé par le comportement des larves de Sabellaria, dont on sait qu’elles s’installent de manière sélective dans des zones de sédiments appropriés, et notamment sur des tubes de Sabellaria existants (Tait et Dipper, 1997 ; Wilson, 1929). Ces récifs sont particulièrement affectés par le dragage et le chalutage, de sorte qu’un dragage intense ou de fortes perturbations peuvent laisser une biocénose appauvrie (par exemple A5.143), surtout s’ils se prolongent pendant de longues périodes. Par contre, les récifs de S. spinulosa peuvent probablement récupérer très rapidement de perturbations peu importantes ou de courte durée, comme Vorberg (2000) l’a constaté dans le cas de perturbations dues à la pêche à la crevette. La récupération est accélérée si une partie du récif est demeurée intacte, car cela favorise l’installation des larves.Situation : Les récifs de S. spinulosa sont souvent situés dans des zones où il y a des perturbations naturelles assez fortes des sédiments.Variations temporelles : Dans certaines zones, les récifs sont périodiquement détruits par des tempêtes, ce qui se traduit par un cycle entre l’habitat A5.611 et d’autres habitats tels que A5.143 ou A5.261, avec un rétablissement des colonies de Sabellaria au cours de l’année qui suit.