Les sédiments de la zone intertidale comprennent les galets et les cailloutis mobiles, le gravier, le sable et la vase, ou toute combinaison de ceux‐ci dans la zone intertidale. Ces sédiments sont définis plus précisément en fonction de la taille des particules : gravier (de 16 à 4 mm), sable grossier (de 4 à 1 mm), sable moyen (de 1 à 0,25 mm), sable fin (de 0,25 à 0,063 mm) et vase (moins de 0,063 mm) et par diverses combinaisons telles que sable vaseux, vase sableuse, sédiments hétérogènes (combinant galets, gravier, sable et vase). Les sédiments de la zone intertidale hébergent des biocénoses qui tolèrent un certain assèchement à marée basse et qui sont souvent exposées à des variations de la température de l’air et à un milieu à salinité réduite dans les estuaires. Les sédiments très grossiers ont tendance à héberger une macrofaune peu diversifiée, car ces sédiments sont susceptibles d’être mobiles et de subir une forte dessiccation lorsqu’ils sont exposés à marée basse. Les sédiments plus fins ont tendance à être plus stables et conservent une certaine quantité d’eau entre les marées hautes, de sorte qu’ils hébergent un plus grand nombre d’espèces. Les rivages de sables moyen et fin hébergent généralement diverses espèces d’oligochètes, de polychètes et de crustacés fouisseurs, et les rivages encore plus stables de sable vaseux hébergent aussi diverses espèces de bivalves. Les sédiments très fins et cohésifs (vase) ont tendance à héberger un nombre plus réduit d’espèces, en raison d’une teneur en oxygène moindre sous la surface des sédiments. Dans ces circonstances, une couche noire et anoxique de sédiments se développe et peut atteindre la surface, et peu d’espèces arrivent à y survivre. Certains sédiments de la zone intertidale sont dominés par des angiospermes, par exemple les herbiers de zostères (Zostera noltei (anciennement Zostera noltii)) dans les parties moyenne et supérieure des estrans de sable vaseux, ou les marais salés qui se développent au sommet des estrans abrités de sédiments fins.Situation : Les sédiments intertidaux sont présents dans toute la zone intertidale, y compris la laisse de mer. Les habitats sédimentaires peuvent s’étendre plus loin dans les terres (systèmes dunaires, marais) et dans la mer (sédiments de la zone subtidale). En général, les rivages sédimentaires sont situés dans des secteurs côtiers plus abrités que les rivages rocheux. Les rivages vaseux ou sablo‐vaseux sont surtout situés dans des bras de mer très abrités et le long des estuaires, où l’exposition aux vagues est suffisamment faible pour permettre aux sédiments fins de se déposer. Les rivages sableux et de sédiments plus grossiers (gravier, cailloutis, galets) sont situés dans des zones plus exposées aux vagues.Variations temporelles : Les milieux sédimentaires de la zone intertidale peuvent varier de façon marquée au cours des saisons : les sédiments sont érodés pendant les tempêtes d’hiver et s’accumulent au cours des mois d’été plus calmes. La granulométrie des sédiments peut passer de fine à grossière pendant les mois d’hiver, alors que les sédiments plus fins retournent en suspension dans des conditions d’exposition plus grande. Cela peut affecter l’endofaune des sédiments, certaines espèces n’étant présentes qu’en été lorsque les sédiments sont plus stables. Ces modifications peuvent fortement affecter les rivages sableux en milieu relativement ouvert. Les rivages vaseux abrités sont susceptibles d’être plus stables toute l’année, mais peuvent avoir un couvert saisonnier d’algues vertes pendant l’été, en particulier dans les zones riches en nutriments ou qui reçoivent un apport d’eau douce.